Les livres sur la Seconde Guerre Mondiale il y en a pléthore
Parfois à tort
Pour un chaos si fondateur
De notre Histoire jalonnée de douleurs
Parfois à tort
Pour un chaos si fondateur
De notre Histoire jalonnée de douleurs
Quant à ce bruit d’exécutions sommaires […] il y avait des limites morales et pratiques à toute entreprise.
Il faudrait un motif autrement plus sérieux qu’une religion […] pour faire disparaître autant de personnes

Mais Par amour m’a particulièrement bouleversée
Alors que je suis rarement émue par les livres, je dois l’avouer
Comme si je mettais une distance entre mes yeux et le papier
Saurai-je saisir ce qui m’y a touchée ?

Certainement la subtilité avec laquelle l’oppression de l’occupation est abordée
Et surtout la finesse avec laquelle les personnages sont incarnés
Constamment ils nous surprennent, nous émeuvent et se débattent
Portent leur famille, trompent l’ennemi… vaillamment combattent
Contre l’occupant, la perte, l’incompris
Le manque, les désillusions, la maladie
Si seulement j’avais pu deviner ce qui se produirait
Comment Valerie Tong Cuong narre-t-elle l’horreur avec finesse ?
Diffuse une prégnante angoisse sans maladresse?
Sans doute grâce au parti pris
Et à cette polyphonie

Un récit de vie s’ouvrant sur l’exode d’une famille Havraise en 1940…

Du Havre bombardée au Alger des réfugiés
Comment servir dignement ses proches ?
D’une ville réquisitionnée à une cave sous-estimée
Comment servir dignement son pays?

Tout s’effrite lorsque l’on subit ce que l’on ne pensait jamais connaitre
Qu’est-ce que faire preuve d’humanité? Qui est le plus raisonnable?
Qu’est-ce que faire preuve d’humanité? Qui est le plus raisonnable?
Ici, pas de centralité des camps
J’avais pensé, quel pays peut ôter son identité à un homme sur la pratique d’une religion?
Mais l’enfermement dans la peur du lendemain et des bombardements
Naïveté et dévouement
À hauteur d’adulte et d’enfantS’échapper ce n’est pas fuir
Ce n’est pas délaisser les siens, mais le pire
À hauteur d’adulte et d’enfantS’échapper ce n’est pas fuir
Ce n’est pas délaisser les siens, mais le pire
Se renfermer n’est pas trahir
Ou piétiner l’amour, mais servir
C’était ainsi depuis que le monde était monde, une partie des hommes marchait sur les autres pour se sentir plus grands
La justesse de l’individualité ne se dévoile que quand chacun prend la parole
Donne sa vision au sein de cette geôle
Ici des camps en filigrane, la constance des restrictions et les bombardements toujours si proches
Mais surtout la solidarité, la ruse et l’amour inestimé pour ses proches
Parfois maladroit et dévastateur
Mais constant et salvateur

Revirements et polyphonie permettent de réaffirmer
Que sur une personne, tout jugement doit être nuancé
Papa d’avant
D’avoir en tête
Qu’aucune solution ne sera parfaite
Même mue par la ruse et ses détours
Même par Amour
On s’émeut de la perte
D’âmes vives devenues inertes
D’esprits que l’on croyait lâches
Qui en fait, bien sur, se battent sans relâche
La culpabilité est permanente : pas des ennemis qui avec dégâts se combattent,
Non : des familles qui se débattent
Par impuissance
Par amour
Elles font leur possible
Face à l’inadmissible
Muguette la tendre, Emelie la coriace, Joffre insondable d’humanité
..Ou peut-être ces rôles sont-ils inversés

Pourtant, peu de gens s’en préoccupaient : c’étai tellement absurde, on préférait croire que c’était passager..
Une réflexion sur “« Par amour » : un texte bouleversant”