La consommation Slow n’est-elle « réservée » qu’à certains tempéraments?

 

Vous le savez, ces articles n’ont pas pour but de se justifier, mais de s’interroger :

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Sur différentes périodes de ma vie, et quels qu’en soient les aspects : je fonctionne par phases.
Manquant bien trop de nuances, elles sont assez imprévisibles, insaisissables…et dépendent de mon état d’esprit, qui l’est également.

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Et entre autres phases, j’ai des périodes de consumérisme, que je ne cautionne pourtant pas.

Je pensais sincèrement qu’en m’engageant activement dans une éthique, plutôt que d’avoir passivement des convictions, elles s’apaiseraient.

Or, cela m’a permis de clarifier mes désirs, d’identifier mes besoins, mais pas d’apprendre à répondre à ces phases d’appétence de consommation déguisée en nécessité, car synonyme de plaisir.

Bien que ce que j’achète me corresponde vraiment , soit toujours utile, et sera utilisé/porté très souvent.

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En effet, les soldes coïncident avec une période où j’ai envie/besoin de prendre confiance en moi via mon corps, et l’apparence que je dégage.

Gros boulot.

Or apprendre à s’apprivoiser, se faire confiance, ne pas rejeter son reflet, est surtout un travail thérapeutique, et non consumériste. Il dépend de divers paramètres, et pas en priorité de notre dressing.

En clair, je ferai mieux de méditer, faire du yoga ou réfléchir sur les pourquoi ; plutôt que d’acheter des vêtements avec l’argent que je n’ai pas.

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🔸 Mais, comme souvent avec moi, il y a la lucidité et il y a la réalité :

  • Depuis petite, je me lasse très vite de certaines choses : mon petit-déjeuner, des imprimés de vêtements ou déco, et vêtements. (Alors que je tiens à ma routine-cocon!).
  • Je pourrai revendre et acheter tous mes articles sur des sites de 2nde main : mais mes articles en vente sur Videdressing se vendent très peu ; et, ne commandant pas de luxe, je souffre de payer 8€ de frais de port pour recevoir 1 vêtement.
  • Pour diverses raisons (économiques, ma taille marginale, et le manque de fantaisie des imprimés), je ne peux tout acheter sur des sites de mode responsable. Alors que je les soutiens, et ne cautionne pas le manque d’éthique et les désastres socio-environnementaux qu’occasionne mes achats dans les grandes enseignes.
  • J’ai bien dit des sites, car cette période correspond à un moment où j’habite dans une petite ville, qui m’oblige à passer par @ pour acheter un vêtement responsable. Or j’en ai parfois marre de tout commander sur internet ..

 

 

 

 

  • Le manque de fantaisie des vêtements éthiques (abordables) et le minimalisme qu’implique une consommation durable et responsable, ne sont en fait pas pour moi une source de plaisir. Je ressens qu’essayer de me mettre en valeur, me faire du bien passe par : varier les tenues, mettre des imprimés fantaisie, etc. En tant que personne avertie, je me désole de traduire plaisir -entre autres!- par des achats que mes valeurs ne cautionnent pas.
    Mais, pas de panique, je me culpabilise moi-même; et ce n’est qu’en discutant avec mes proches que je me rends compte que je fais déja beaucoup. Et « vouloir bien faire ne doit pas devenir un enfer » ou surtout des actes qui nous brident et érodent le plaisir.
  • Je sens que cette phase consumériste-sécurisante (toute proportion gardée, je ne suis pas devenue Paris Hilton) sera finie avant les soldes (c’est le banquier qui le dit); et je sais qu’elle doit surtout être accompagnée et remplacée par un travail qui fouillera ma tête et non mon porte-monnaie.Mais j’en avais besoin. Ah non bien sûr, je n’en avais pas besoin. C’est une envie que j’aurai pu combler en allant me balader et cueillir des pâquerettes, en faisant la cuisine, en lisant.
    Mais c’est comme une envie-nécessité, une qui va nous faire du bien quand on est dans une ville sans personne avec qui papoter, quand on a pas confiance en soi, que l’on sort d’une période stressante.

 

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Je dois apprendre à y répondre autrement qu’en donnant de l’argent à des enseignes et pratiques en incohérence avec mon éthique. C’est au programme de mon cahier de vacances !^^

Mais l’incohérence est aussi de s’oublier derrière cette éthique, d’oublier d’y mettre du plaisir. Car alors, ce n’est pas vivable, pas durable, pas possible.

 

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un BOW T-shirt responsable et fantaisie ! (Dressing responsable)

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J’admire celles et ceux qui s’épanouissent dans le « ZD, slow, éthique, vegan, minimalisme, tout bio, local… » : sans doute collectionnent-ils les  moments et non les choses car ils sont bien entourés au quotidien, et n’ont pas de vide à combler futilement;  sans doute se sont-ils enfin mis à la méditation contrairement à moi;  sans doute connaissent-ils l’apaisement et la nuance et ne fonctionnent pas en pics « je me bride, je me lâche »; peut-être savent-ils coudre leurs propres vêtements 💚…

 

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Peut-être en ferai-je partie un jour : quelle qu’en soit la traduction, j’espère m’épanouir au quotidien, être apaisée, tempérée et mettre en pratique ce que ma lucidité me fait voir…

On peut être convaincu(e), actif, mais faire ce que l’on peut selon son tempérament et ses moyens.

On a le quotidien et les bagages que l’on a, et parfois mettre ses valeurs en cohérence avec ses pratiques prend du temps.
Tout comme apprendre à avoir confiance et se faire plaisir !

 

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Il n’est pas aisé de se dire que chaque petit pas compte, quand on commence à s’engager dans quelque chose. Car tout étant lié, l’on se dit que la logique serait d’être le plus cohérent et éthique dans tout.

On met le petit doigt dans la protection de ce(ux) qui nous entoure(nt) et l’on veut en toute authenticité -et non sectarisme!- tout embrasser. Au risque de se précipiter, de s’oublier, de se brider…et de flancher car ce n’est pas durable.

Or si l’on n’est pas assuré et solide, comment être efficace dans ses actions?

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Qu’en pensez-vous?

 

Bon, assez philosophé : je vous laisse, je dois trouver des arguments auprès de mon banquier !

 

 

 

 

Pensées feuillues ! 🍀

 

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19 réflexions sur “La consommation Slow n’est-elle « réservée » qu’à certains tempéraments?

  1. Salut salut 😉 j’aime beaucoup ton article. J’ai du mal ( de plus en plus) avec tous ceux qui pensé savoir mieux que tout le monde et qui poussent tout à l extreme et jugent… he crois que « prendre conscience » c’est déjà un pas énorme et faire à sa mesure, en fonction de son propre cheminement ( plus ou moins rapide selon les individus… et je trouve que nous n’avons pas à juger ça) de ses conditions de vie ( familiales, géographiques, budgétaires etc) de son entourage. Être en adéquation avec soi même c’est déjà super 😉 prendre conscience de ses limites et ne pas se culpabiliser aussi 😀 sinon bien sûr que c’est invivable je pense.
    Voilà ce petit mot n’engage que moi 😀
    Je fais de mon mieux avec mes convictions et parfois je suis défaillante, comme tout le monde, même ceux qui ne l’avouent pas 😆
    Nobody is perfect 😉
    J’aime beaucoup te lire. Tes articles permettent de s’interroger, de creuser plus loin si nécessaire.
    A tout de suite.
    Je vais mettre un mot pour le concours si mes petits monstres m’en laissent le temps 😉

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  2. bonjour, pour ce qui est des vêtements de seconde main, j’utilise pas mal l’appli vinted.
    On trouve pas mal de choses sympas pour seulement quelques euros, et les frais de ports se situent généralement à 2-3€ (pour la livraison en mondial relay, car en livraison à domicile c’est un peu plus cher). J’ai déjà acheté des pantalons de marque neufs pour seulement 5-6€ (frais de ports inclus…) 🙂

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  3. Comme ton message m’a fait du bien!!! Je suis aussi prise entre mes convictions, mon portefeuille, les goûts de la famille, le manque de temps… J’aimerais pouvoir acheter local, bio, vegan, equitable a 100% du temps, mais pour l’instant, je choisi mes batailles, un objectif à la fois. J’ai transitionné la famille au végétarisme et on coupe tranquillement les produits laitiers et les œufs du menu. J’achète la moitié de mes fruits et légumes bio et/ou local… je me dis que c’est un début!

    J’achète aussila plupart de mes vêtements et ceux des enfants seconde main sur un application appelé VarageSale. C’est un site où les gens d’un même secteur peuvent mettre en ligne ce dont ils veulent se départir. On peut ensuite signaler notre intérêt et planifier une rencontre. Pas de frais postaux et on sauve beaucoup d’argent!! 😊

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  4. J’ai eu des phase d’achats hyper compulsives, et surtout dans les moments de doute, etd’ailleurs ça m’a valu une réputation de fashion victime auprès de mes amis, mais aujourd’hui j’ai réussi à en sortir. Je ne saurais pas trop dire comment, mais je pense que mon semestre en Erasmus m’a beaucoup aidée. D’une part parce que j’étais limitée en poids de bagages et que j’ai du tourner avec les mêmes vêtements pendant 6 mois sans avoir la possibilité de faire beaucoup de shopping car ça ne serait pas rentré dans ma valise au retour, et d’autre part parce que j’étais en Allemagne en plein hiver et que j’ai du privilégier la chaleur et le confort parfois au détriment du style (du moins tel que je l’entretenais en France). Quand je suis rentrée en France, je ne pouvais plus voir les vêtements que j’avais en Allemagne, mais d’un autre côté cette période de sevrage de shopping et de style, le tout couplé à mon entrée dans le monde professionnel (et son l nécessité d’épurer un peu mon look!) m’a rendue complètement incapable de faire les boutiques comme je le faisais avant.

    Et puis je pense que les déménagements successifs que j’ai vécus m’ont également permis de me dégouter d’accumuler plein de choses. Lors du dernier, il y a 3 mois, j’ai fait une grande purge dans mon dressing mais j’ai encore à faire. Il y a des vetements que j’ai gardés en pensant leur donner une nouvelle chance mais que je ai toujours pas mis, voire que j’ai sciemment évités…

    Sans compter que je suis de plus en plus dégoutée de la fast fashion, quand je vois ces portants débordants de vêtements, je visualise surtout un immense gaspillage de ressources et d’énergie. Et surtout, je fais de la couture depuis maintenant 3 ans, et outre le fait que ça m’apporte une ouverture créative dans mon quotidien, ça me rend d’autant plus difficile dans mon shopping, du moins dans les boutiques de moyenne gamme (je ne parle évidemment pas des marques haut de gamme ou éthiques, dans lesquelles je ne vais jamais car hors de prix, même si désormais la couture me permet de mieux apprécier le prix réel d’un vêtement). Je trouve la qualité des tissus et des finitions médiocre, les coupes pas forcément adaptées à ma morphologie, et je me dis toujours que je pourrais faire mieux moi-même.

    Alors attention, la couture, c’est pas forcément la délivrance ultime du shopping non plus, parce qu’au lieu d’acheter des vêtements, on achète du tissu par kilotonnes et c’est au final presque pire parce qu’on finit avec un stock de tissus qu’il faut transformer derrière, donc pas immédiatement mettable. Et puis comme pour le prêt à porter, on trouve de tout en matière de tissus, du luxe, du cher (pas forcément de qualité), du pas cher (qui peut parfois réserver de bonnes surprises), du éthique, du bio (évidemment plus cher), du pas durable, du on-sait-pas-comment-cest-fabriqué (souvent on ne connait même pas l’origine des tissus!), … Donc il ne faut pas croire que la couture, c’est forcément la solution. Mais là aussi, j’en ai eu raz le bol d’entasser des tissus sans les coudre (au bout du 5e carton de tissus et autre matériel créatif, j’ai réalisé que j’avais un stock beaucoup trop grand…) donc j’ai fini par mettre le holà.

    Aujourd’hui, je voudrais surtout arriver à dégager une liste d’achats réellement utiles. Je me rends compte que je n’ai pas LA paire de chaussures à toute épreuve, que je n’ai pas LE manteau chaud et impérmeable pour l’hiver, etc. Je réalise à quel point mon dressing est lacunaire quand je dois faire une valise. Et puis aujourd’hui, je commence de plus en plus à privilégier le confort, doublé d’un aspect esthétique bien sur, mais ce dernier n’est plus mon seul et unique critere de choix. Je n’en peux plus de porter des chaussures magnifiques mais qui me bousillent les pieds au bout d’une heure. Je me suis donc constitué une liste de pièces à coudre cette année qui correspond réellement à ce dont j’ai besoin ou à ce que je mets le plus souvent et qui me rend confiante, à savoir un jean slim taille moyenne, des t-shirts confortables, un cardigan, un sweat avec une petite touche d’originalité, des robes, des culottes. Plus deux pièces plus techniques, parce qu’il faut bien continuer à apprendre 😉

    Au final, tout ce pavé pour pas grand chose car j’ai pas beaucoup de réponses concrètes à t’apporter mais c’est ce que m’a inspiré ton article !

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  5. Coucou Mathilde, j’ai longtemps été une acheteuse compulsive et ça n’aidait pas car j’habitais juste à côté du Bon Marché à Paris pendant 10 ans… et que j’avais beaucoup de temps ! donc le 3 du mois, j’avais déjà dépensé tout mon salaire et le reste du mois, je regrettais mes achats… J’ai résolu le problème en déménageant à la campagne ! Je ne vais presque jamais en ville et ne suis donc jamais tentée ! Quasi 0 achat depuis 6 ans maintenant… Et comme je ne suis pas très 2.0, pas d’achat online non plus 😉 Bon courage dans ta quête mais la perfection n’est pas de ce monde !
    PS. Et moi aussi, je veux me mettre à la méditation depuis 10 ans, j’ai CD, bouquins, coussin,… ça va venir !! (en son temps…) XX

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    1. Quel plaisir que ton petit mot Myriam ! Ton expérience illustre le fait qu’il s’agit de dissocier besoins et envies 🙂 La tentation est tout à fait humaine, tout comme se faire plaisir ; mais on a pas toujours l’utilité de ce qui nous fait envie !
      Le fait d’avoir réduit mon espace de vie en ce moment, et d’être donc gênée par l’accumulation, m’aide à moins accumuler, et n’acheter que ce qui compte à mes yeux 🙂 (dur de résister aux livres!!)
      Je voudrais avoir des basiques vestimentaires plus qualitatifs par exemple, car je m’y sens mieux, et ils durent plus longtemps.
      Mais pour cela, il faudrait faire de la place dans les armoires, or je ne sais pas toujours quoi faire de mes vêtements existants 😉

      J’aimerai les recycler en mouchoirs lavables et sacs à vrac…Mais je suis nulle de mes dix doigts 😀

      BISES !

      Mathilde

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  6. Magnifique article ! Je me suis beaucoup reconnue dans ce que tu décris. Moi aussi j’ai des phases comme ça.. Où je craque sur plein de jolies choses que je rêve d’avoir rien que pour moi. Je crois que c’est aussi à cause d’idées trop ancrées, desquelles on arrive pas à se détacher.. J’ai eu beaucoup d’amis pour qui la mode ou bien les possessions représentaient la personnalité de chacun. Je n’ai jamais été pour, la mode ne m’intéresse pas, mais j’ai des petites habitudes inconscientes qui dont liées à ça.
    Je me suis mise à la méditation, et c’est génial, j’adore ça, mais ça ne m’empêche pas d’avoir un mois tout entier pendant lequel j’ai la sensation qu’aller en ville m’acheter des jolies choses toutes mignonnes me rendra tellement heureuse, alors qu’au fond, je sais que tout ça n’est qu’illusion..
    Je pense qu’il faut encore du temps, des leçons, et ça viendra… 🙂 Surtout, il ne faut pas se blâmer pour ça!

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