«#RESTEScheztoi» : rester chez soi et valoriser ses restes… de la cuisine à la salle de bain ! 🍀

Un de mes premiers souvenirs d’extase devant la créativité antigaspi est un délicieux gâteau au chocolat que la maman d’une amie avait fait avec les restes des chocolats de Pâques. Alors que ce  « Fourre-z’y-tout » s’était imposé naturellement à elle ; à mes yeux, l’insolite de cette belle idée n’avait d’égale que son goût unique!

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Brownies à l’okara de noisettes

La situation actuelle me paraît plus propice à accommoder ce que l’on a déjà dans ses placards, qu’à anticiper les restes de ce que l’on va avoir en trop.
En effet, l’heure est au retrait domestique, au tri de ses placards, à l’utilisation optimale de nos denrées pour limiter les sorties courses ;
mais aussi pour d’autres au stockage de denrées industrielles, comblant le vide de (la peur du) manque par celui des rayons, au profit des industriels et au détriment des autres consommateurs et artisans commerçants.

Compenser l’isolement pascal par des provisions de chocolats industriels c’est en effet faire fi de l’éthique de responsabilité tout au long de la filière cacao : des producteurs* à l’artisan pour qui Pâques représente environ 25% du chiffre d’affaires.

*j’ai partagé dans mes stories Instagram, mes recherches sur l’éthique dans la filière cacao, faites à Noël.

Sur ma page ou dans mes stories, vous trouverez également des recettes pour cuisiner les restes : tarte ou cookies avec un reste de courge, variations autour de la compote ou des oléagineux, improvisations gourmandes, etc…

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Puisque la période est propice à l’exploration de nos ressources propres, intimes comme matérielles, pourquoi ne pas faire de la contrainte du confinement une opportunité d’être créatifs avec nos restes ?

Qu’il s’agisse de miettes de biscuits ou de savons, de denrées qui traînent parce-qu’on les a achetées sans trop aimer leur goût ou ne savoir qu’en faire, ou de produits qu’on utilise intégralement pour les optimiser : faisons-nous plaisir en restant chez nous !

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Quelques idées en cuisine :

Voici quelques fonds de placards que je me suis plu à valoriser, des denrées qui traînaient soit parce-que je n’avais jamais trouvé l’occasion de les utiliser ou parce-que je les ai récupérées du domicile de ma mamie, décédée récemment.
Il peut donc s’agir de produits à la date très avancée, car celle-ci subissait visiblement la peur de manquer, stockant au cas où, des denrées plus rassurantes qu’utiles. Une peur de manquer qui se révèle de manière accrue aujourd’hui, irresponsable envers les autres consommateurs, mais que je comprends tout à fait, commençant moi-même tout juste à m’en défaire, après avoir décortiqué ses tenants et aboutissants.
C’ est pourquoi mes placards alimentaires sont toujours très garnis, une manière de me rassurer parfois pesante, parfois pratique comme aujourd’hui où je n’ai pas à sortir acheter certains produits secs par exemple
Quoi qu’il en soit, les stocks que je constitue ne sont pas gaspillés, je trouve toujours un moyen de les utiliser, dès mon retour de courses ou plus longtemps après :

🌈Avec les biscuits émiettés, je fais de la farine de biscuits pour muffins ou gâteaux secs

🌈Les flocons de légumineuses

Une des raisons pour lesquelles on stocke est aussi l’engouement devant un produit nouveau.

Cela a par exemple été mon cas avec les flocons de céréales et légumineuses. Cuits rapidement ou glissés dans toutes sortes de préparations, ils sont une source très pratiques de protéines, fibres, etc. Mais je me fais moins de porridges salés ou de galettes dernièrement, et certains flocons restaient hiberner dans mes placards, en attente d’inspiration de leur hôte.

Et ils ne furent pas déçus puisque j’ai utilisé les flocons d’azukis pour faire du lait végétal!

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Une boisson dont le goût rustique et typé se prête plutôt aux préparations salées : béchamel, crêpes, cakes.
Je l’ai en effet utilisé pour faire une béchamel à la purée de noisette et des pancakes de sarrasin (d’après la recette de Mélanie).

(Pour la béchamel : 2C d’huile/1CS de purée de noisette + 50gr de farines dont 50% de farine de pois chiches  + 50cL de lait végétal d’azukis + Epices , sel)

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Gratin de pâtes et légumes à la béchamel azukis-noisettes, boulettes à l’okara d’azukis; pancakes au « lait » d’azukis

La réjouissance créative ne s’est pas arrêtée au lait obtenu, mais aussi à l’utilisation de l‘okara, le résidu sec :
que j’ai utilisé pour faire des boulettes avec un reste de soupe, de la farine de sarrasin et de la purée de noisette.

🌈En ce qui concerne les autres flocons sans gluten, ils se glissent délicieusement dans des muffins, granola, crumbles (sucrés ou salés) mais aussi boulettes et galettes :

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➡Le One-pot de riz, une idée pour utiliser toutes sortes de flocons de légumineuses

Proche des flocons, les céréales du petit-déjeuner ramollies peuvent servir à faire du lait, comme le propose cet ingénieux article de La Ruche qui dit Oui !

🌈J’ai aussi utilisé les flocons d’azukis dans une tarte orange-orties  :

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Des légumes en fin de vie, des flocons qui laissent perplexe, une orange dépitée, et des orties !

J’ai fait une pâte à base de farine de seigle, flocons d’azukis entiers et flocons d’azukis réduits en farine au blender ! Les pâtes à tarte, c’est parfait pour glisser des restes de farines, ou des farines dont on ne sait pas trop quoi faire. En les mettant à hauteur de 30-40% par exemple, elles donnent un goût original, ou permettent d’utiliser des farines qui ne lèvent pas.

Je me suis basée sur ma recette de pâte habituelle en l’aromatisant avec une orange un peu abîmée :
➡️200gr de mélange sec + 120gr de mélange humide liant  (œuf ou « œuf de lin ») :
180gr de farines de seigle et d’azukis
20 gr de flocons
Sel, cumin
Zestes d’orange
120gr de jus d’orange + 1CS de graines de lin moulues

➡️Pour la garniture, j’ai cuit et mixé des carottes en fin de parcours avec du tofu soyeux et de la moutarde (mélange orange)
Les points verts correspondent à un mélange fait de yaourt de soja égoutté (avec un filtre à café récupéré de chez ma mamie), orties, quelques gouttes du jus de la même orange
+ quelques feuilles d’orties émincées.

➡️Cuits et mixés, les légumes abîmés peuvent être cachés, ajoutés ou en remplacement dans des recettes pour donner du liant ou du moelleux !

Les oranges abimées peuvent servir pour des légumes rôtis (carotte, fenouil) ou dans du houmous.

Houmous et crème à l’orange ou comment allier délicieusement agrumes et sources de protéines 

En effet, l’idée de mettre de l’orange dans une tarte m’est venue en réchauffant cette tarte dans un reste de crème tofu-orange, c’était délicieux !

J’ai d’ailleurs étalé ce mélange à l’orange sur mes restes de pâte à tarte 👌

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Chez ma mamie, j’avais également trouvé des noix de cajou tout à fait consommables bien que leur date soit dépassée, dont j’avais fait de délicieux fromages végétaux, que j’utilise en tartines, dans des pâtes ou sur la tarte (dans le petit coeur sur la photo ci-dessus).

En faisant confiance à ses sens, même une fois la date « dépassée », oléagineux entiers ou en poudre se prêtent en effet à de délicieux « FOUmages » (fromages végétaux)  qui fondent et/ou gratinent sur une part de tarte réchauffée.
Comme avec ce fromage corsé ou le parmesan d’amandes de Mélanie que j’ai (re-re-refait avec de la poudre d’amandes « passée »)

🌈 J’ai également utilisé les orties pour cuisiner un produit qui traîne dans mes placards depuis des années : des flocons de pommes de terre en vrac!

Je me souviens de mon enthousiasme à trouver ce produit en version biologique et « zéro » déchet (et non industrielle) et pourtant… je ne m’en suis jamais servie! Car si ma mère me faisait souvent de la purée quand j’étais enfant, je ne m’en suis pas faite depuis que j’ai quitté la maison 😉

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Ici, le mélange orties- pomme de terre peut faire penser au fameux velouté d’orties (la soupe, repas parfait pour cacher de vieux aliments 😁) , mais il sert ici de base à des gnocchis improvisés, agrémentés de zestes de citron :

➡️Flocons de pomme de terre, farine (ici un fond de farine de pois chiches), sel
➡️Zestes de citron et ortie émincés
➡️Lait végétal (ici un autre produit que j’ai « en stock » depuis des années et très pratique quand on n’a pas envie d’ouvrir une brique de lait végétal ou simplement pas de lait sous la main : la poudre de lait végétal à laquelle on ajoute de l’eau ; je vous en parlais par exemples dans cet article-recette)
➡️J’ai mixé puis fariné avec de la farine de sarrasin pour former les gnocchis 😋

A cuire au four s’il est allumé pour une autre préparation, ou à la poêle :

Avec des oléagineux « périmés », suite version sucrée
J’ai également trouvé de vieilles noisettes chez ma mamie, ce qui m’a donné envie de faire un brownie à l’okara de noisettes.
Finalement, ces noisettes étaient rances donc je les ai utilisées en déco, dans un bocal que je rempli progressivement de légumineuses et autres graines colorées 😉

Mais l’envie de tester mon premier brownie à l’okara était là, donc j’ai fait du
lait de noisettes maison, avec lequel j’ai fait du FARmidable, et des crèmes desserts SAINplissimes (recette ici, on peut aussi y utiliser des restes de chocolat en remplacement du cacao et du sucrant).

Et avec l’okara, j’ai donc fait de délicieux brownies (recette ici)!

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Une recette dans laquelle on peut utiliser les restes de chocolat…les fameux !

🌈Les restes de chocolat

Pas de restes de chocolats de Pâques ici, mais des chocolats reçus mais trop sucrés, ou achetés mais oubliés ou au goût pas très satisfaisant.. une réponse à tout ça : les faire fondre et en faire des douceurs !

Comme il s’agit d’un mélange personnel de chocolats plus ou moins sucrés, n’hésitez pas à adapter les quantités de gras mais surtout de sucre dans vos recettes 😉

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Avec le reste d’une tablette de chocolat noir et d’une tablette de chocolat au lait de coco.
➡️Idées : pâte à tartiner, fondue pour trempette de fruits ou muffins :

Pour 100gr de chocolats (ici donc plutôt sucrés car contenant le chocolat vegan au lait de coco reçu par Artisans du Monde)
50 gr de compote
50gr d’huile (ici coco pour aller avec le chocolat, mais sinon une huile neutre)
100gr de lait d’avoine
1cc de vinaigre de cidre
150gr de farines (100gr de farine 5 céréales et 50gr de farine d’orge)
50gr de son d’avoine
1cc de bicarbonate de soude
Sel, vanille, cannelle

Faire fondre 50gr de chocolat avec l’huile, puis ajouter la compote
Pendant ce temps, mélanger les ingrédients secs dans un saladier et découper le chocolat restant en pépites grossières
Ajouter au mélange liquide le lait d’avoine et le bicarbonate
Verser dans le mélange sec
Mélanger puis ajouter les pépites
Verser dans les moules
Enfourner pour 20 à 30′ minutes à 180°C selon la taille des moules et la puissance de votre four 😉
Délicieux à la sortie du four ou réchauffés à la vapeur avant de déguster !

🌈 Avec du cacao qui a perdu du goût, on peut faire du shampoing sec, une recette parfaite pour espacer ses shampoings tout au long de l’année, ou profiter du confinement pour cheminer vers le no-poo 😉 (comme je l’expliquais ici).

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🌈 De la cuisine à la salle de bains : le thé !

Compte tenu de la période–et bien que paradoxalement- j’ai relâché mes efforts pour boire moins de thé (j’avais réussi à prendre goût au sobacha ou à certaines tisanes).

Je bois surtout du thé vert (bio), dont j’utilise les restes en guise de lotion visage. Comme expliqué dans cet article dédié aux restes de thé.
Pour ce faire, je récupère les derniers millilitres restant dans la théière ou je presse mon filtre à thé lavable.

J’utilise cette « technique » depuis suffisamment d’années pour m’être assurée qu’elle ne me donnait aucun bouton ou réaction dermatologique 😉

🌈 Je n’achète plus d’huile démaquillante spécifique maintenant, mais utilise tout simplement de l’huile d’olive bio, pour l’esprit minimaliste, mais aussi parce-que j’adore la volupté du démaquillage avec une huile aussi riche et parfumée !

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🌈 Les restes de savon

Une technique archi connue pour optimiser un produit très sollicité en ce moment : rassembler ces fins de savons solides dans un bas abîmé, fermer, et utiliser le tout comme un savon !

Au fil du remplissage du bas, je le conserve dans mon armoire, pour parfumer mes vêtements voire éloigner les mites (avec le savon d’Alep) !

Routine slow et produits bruts de la cuisine à la salle de bains : un autre article ici

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🌈 Un autre aliment qui peut être utilisé sur le visage, c’est la banane !

Je n’en mange quasiment jamais, pour des raisons gustatives et écologiques, mais ma môman m’en ayant acheté en faisant les courses, j’en ai profité pour les mettre à macérer afin de tester l‘engrais de banane de Mélanie Lily Fairly, quelle belle idée !

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Bref, j’ai pris beaucoup de plaisir à réaliser ces recettes et astuces zéro gaspi, une habitude bien utile en période de confinement, mais qui m’est assez naturelle :
sur le blog ou sur les réseaux sociaux (Facebook et Instagram) je partage mon quotidien zéro gaspi, mais aussi les émissions et podcasts que j’écoute en les réalisant (en stories instagram : socio-linguistique, actualité, éthique, droits humains et bien sûr écologie) 🍀

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Prenez soin de vous et amusez-vous avec vos fonds de placards !

N’hésitez pas à partager cet article s’il vous a touché.e !


2 réflexions sur “«#RESTEScheztoi» : rester chez soi et valoriser ses restes… de la cuisine à la salle de bain ! 🍀

  1. Comme toujours, une foule d’idées bien inspirantes ! Le recyclage des chocolats de Pâques (ou autre) dans les gâteaux and co, je fais ça depuis longtemps : les gens s’obstinent à m’offrir du chocolat (et plus encore des chocolats fourrés), alors même que j’en consomme très peu et que je suis (très) très exigente sur sa qualité… Du coup les gâteaux, mais aussi les cookies, brioches, ect. (je m’en sert alors comme « pépite » de chocolat) sont de bons débouchés pour recycler sans gâcher. Je me reconnais aussi bien dans cette tendance à m’emballer pour un ingrédient puis le délaisser 3 mois (ou plus) après, et me retrouver avec des fonds de paquet à finir qui ne m’emballent pas particulièrement. Comme toi, j’essaye de profiter de cette période pour les liquider (même si je dois aussi composer avec ma sensibilité intestinale capricieuse, qui fait que certains aliments, surtout en période un peu troublée comme maintenant, ne passent pas vraiment). Parfois aussi de petits changements permettent de mieux apprécier l’ingrédient en question : moudre les flocons voir les grains entiers en farine (pour les incorporer comme tu le fais dans une pâte à tarte ou même à cake), torréfier ledit ingrédient à la poêle (testé et approuvé avec de la farine d’arachide), etc. Sinon, l’incorporer à dose homéopathique dans ses préparations habituelles est aussi une solution !
    J’espère que le confinement n’est pas trop difficile à vivre pour toi, je t’embrasse et te souhaite une belle semaine.

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